"Vive le roi"

 

Mon père est mort ! Un homme vient de l'annoncer. Ma mère entre dans ma chambre et il se passe alors quelque chose d'extraordinaire. Au lieu de me prendre dans ses bras, de me consoler, de m'embrasser comme elle le fait souvent, elle se met à genoux devant moi et crie avec son drôle d'accent espagnol: "Vive le roi !". Et derrière elle, mon oncle, mon petit frère, ma vieille nourrice, les princes, les ducs, les seigneurs, les servantes et les valets, les évêques et les abbés, tous s'avancent à leur tour et se jettent à genoux.

Et tous, ils crient: "Vive le roi !". Car à la seconde où mon père est mort, je suis devenu le nouveau roi de France. Pour moi qui n'ai pas encore cinq ans, on peut dire que l'enfance est finie. Pourtant, je ne vais pas régner tout de suite. Ma mère, Anne d'Autriche, devient régente et gouverne avec son principal ministre, le cardinal de Mazarin.

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