Et ce fut le grand départ. Pendant 4 jours,
j'ai été le témoin de disputes et de réconciliations,
de mariages arrangés et d'histoires d'amour, de confessions
et de trahisons mais, imperturbable, je fendais les flots, vite,
toujours plus vite pour battre le record de vitesse de traversée
de l'Atlantique détenu par ma soeur l'Olympic; et cela
malgré des messages avertissant de la présence
d'icebergs sur la route. Aujourd'hui, nous sommes le 14 avril 1912. Tandis que les dames se promènent sur le pont de première classe, les hommes fument leurs meilleurs cigares dans le fumoir après avoir utilisé les bains turcs. |
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Ce soir, les salons
sont pleins, les robes tournent au son de la musique, les verres
se vident et personne ne prête attention à cette
mer trop calme, sans vagues, donc sans écume autour des
icebergs. Et c'est alors que le cauchemar commence. Il est 23:40. La vigie, Frederick Fleet, sans jumelles, hurle désespérément "ICEBERG DROIT DEVANT", et tandis que le premier officier William Mc Master Murchoch ordonne de tourner la barre à babord puis d'arrêter les moteurs et de les renverser, mon corps de géant sait déjà que la catastrophe sera inévitable. On n'arrête pas 46000 tonnes d'acier lancées à une vitesse de 22 noeuds sur moins de 500 mètres. |
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