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narratif

 Chapitre 4

 Page de titre de ce roman

Geoffroy arriva à Reims très tôt le matin. Les gardes postés à la barbacane en haut des remparts qui entouraient la ville, le laissèrent pénétrer.
« Quelle grande ville ! s'exclama Geoffroy en arrivant à Reims.
Les bruits de charrettes et de sabots retentissaient dans les rues. Les colporteurs et les boutiquiers attiraient leur clientèle à grands cris. Dans les rues, on apercevait un vendeur d'eau, un mendiant boiteux, un fermier menant son cheval au marché et, près de la boutique du drapier, un rémouleur. Quelques mendiants demandaient l'aumône . Les déchets s'accumulaient dans les rigoles au milieu des rues. Les cochons, les chiens errants et les rats venaient se nourrir dans les tas d'immondices.
Les rues étaient étroites et sinueuses, sans égout, ni trottoir, en terre battue.
Les maisons étaient serrées autour du château. Elles étaient assez mal alignées, en bois ou en torchis mais il admira cependant les étages en encorbellement.

Il se dit : « Je peux enfin me rendre à la Cour De Champagne. »
Geoffroy continua son chemin dans les petites routes. Il vit au loin une dame qui lui semblait de bonne famille. Elle marchait rapidement, l'air fier et dédaigneux. Sa cape épaisse et ample étaient bordée d'hermine blanche , son hennin était d'une couleur pourpre accordée à la couleur de sa robe. Il s'approcha d'elle :
« Ma dame », dit-il en la saluant
« Qui êtes-vous et que voulez-vous ? répondit-elle d' un ton brusque.
-Je suis le chevalier Geoffroy de Valencour et je voudrais savoir comment me rendre à la Cour De Champagne. »
« Mais la Cour De Champagne est juste devant vous mon ami ! dit-elle en lui montrant le château dont le donjon brillait dans le soleil matinal.
Geoffroy se sentit un peu honteux mais il ne pouvait quitter des yeux le visage angélique de la jeune femme.
« Pardonnez-moi, belle dame, mais puis-je rester ici cette nuit ? demanda-t-il fasciné.
- Mais bien sûr, les chevaliers sont toujours les bienvenus, répondit-elle
Geoffroy était tombé follement amoureux de cette belle dame. Mais qui pouvait-elle être ? Geoffroy se posa la question toute la journée, en oubliant même d'aller saluer le seigneur du château. A la nuit tombée, alors qu'il s'apprêtait à aller remercier le seigneur pour son hospitalité, quelqu'un frappa à la porte. C'était la dame qu'il avait rencontrée le matin même. Elle lui dit :
« Chevalier, je suis Margot de Courcy, petite cousine de Marie de Champagne. Ma cousine m'envoie vous chercher pour partager notre fête de printemps. Veuillez me suivre s'il vous plait. »
« Bien sûr. » répondit Geoffroy
Elle avait la peau blanche comme de la neige, ses cheveux blonds brillaient comme des fils d'or. Ils traversèrent le château fort, sombre et froid. Arrivés dans la grande salle, troubadours, ménestrels et jongleurs étaient déjà à l'ouvrage. Le son des luths, des vielles et des tambourins remplissaient l'atmosphère.
Sur la table décorée d'une nappe damassée et de chandeliers d'argent, faisans rôtis à la broche, lait lardé, blanc-manger de chapon, aillie à la moutarde, civet d'huîtres, brouet d'Allemagne de viandes de poulets et lapins, lamproie en galantine, hochepot de poulet, lapereaux en saupiquet faisaient le plaisir des invités. Geoffroy n'en croyait pas ses yeux ! Quelques convives s'essuyaient les mains sur le doubier et reprenaient leur jeux de trictrac. Geoffroy se contenta d'une cretonnée de pois cassés. Il n'avait pas faim. Il était amoureux Il ne pouvait plus quitter Margot des yeux.
Il se décida enfin à lui parler.
« Margot, vous êtes la plus belle de toutes les femmes.
-Allons, Chevalier, vous avez trop bu.
-Attendez ! Il faut absolument que je vous dise quelque chose. »
Il s'agenouilla devant elle et lui dit :
« Pendant toute la fête je vous ai regardé manger, boire et parler. Vous êtes la plus belle femme. Acceptez d'être ma Dame. Je dois partir pour Paris, mais lorsque je reviendrai, je serai digne de vous et je vous épouserai.
- Je ne peux pas, Geoffroy, je suis mariée. Même si mon cur n'est pas insensible à votre discours, je ne puis vous écouter plus longtemps. Partez ! Je vous en supplie ! »
Geoffroy avait le cur brisé. Il était follement amoureux de Margot De Courcy, mais il savait qu'il ne devait plus la revoir. Elle était fidèle et resterai fidèle à son mari. Geoffroy ne pouvait plus rester là, car il savait qu'elle allait le rendre fou. Il décida de partir tout de suite pour Paris . Le voyage lui ferait peut-être oublier sa souffrance.
Son étalon noir l'attendait aux écuries. Quelques instants plus tard, il dépassa le beffrois et s'élança vers les faubourgs de la ville.

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Chapitre 6 

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Chapitre 8