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« Quelle longue route. Je suis épuisé !
dit Geoffroy.
Il chercha un endroit pour la nuit. Il s'arrêta devant une
très grande église. La voûte de pierre en
berceau et les colonnes imposantes lui donnaient une allure presque
Byzantine. Il y entra. Les décors religieux étaient
peints sur les murs. Un moine s'avança vers Geoffroy. Vêtu
d'une ample robe marron, il était petit et assez gros.
Geoffroy lui demanda :
- Mon frère, peux-tu m'héberger pour la nuit dans
ton église?
- Ceci n'est pas mon église, mais celle de Dieu , notre
Seigneur à tous! Je suis Frère Augustin. Qui es-tu
donc, étranger pour entrer ainsi dans la demeure du Seigneur
?
- Je suis Chevalier Geoffroy de Valencour. Je suis épuisé
et en chemin pour Compostelle. J'aimerais me reposer avant de
reprendre mon chemin. Si je t'ai effrayé, j'en suis désolé.
Je voyage seul depuis longtemps.
- Je peux vous donner un abri pour la nuit et même pour
plusieurs jours mais tu dois m'aider.
- Que veux tu ?
- Je voudrais que vous m'appreniez à me défendre.
La campagne est infestée de voleurs et de bandits. Je veux
pouvoir protéger mon église.
- Bon, alors je t'apprendrais à te défendre. Je
te donne une semaine, pas plus.
- Merci, chevalier. Vous êtes bon et je vous fais confiance.
Venez avec moi, il est temps pour nous de prier et de lire la
parole des Apôtres. Nous dînerons ensuite.
- Oui ,mais je lis très mal.
- Très bien. Vous m'apprendrez à combattre et je
vous apprendrais à lire. Ceci me semble juste.
Après la prière. Il dînèrent d'un repas
frugal et Geoffroy s'endormit aussitôt.
La semaine se passa simplement. Frère Augustin maniait
l'épée et la lance le matin et Geoffroy étudiait
le reste de la journée. Il se sentait mieux et reprenait
confiance auprès de ce vieil homme simple et courageux.
Un soir, avant de se coucher Geoffroy entendit quelqu'un frapper
à sa porte. Augustin entra :
- Mon cher Geoffroy, un messager est arrivé pour vous.
Il a eu beaucoup de difficultés à vous trouver et
désire vous remettre une lettre de façon urgente.
- Merci, mon frère! J'y vais de ce pas!
A remettre au Chevalier Geoffroy de Valencour, Mon mari a été tué à Jérusalem
par le Sultan Saladin. Je suis seule et mon deuil touche à
sa fin. Je ne vous ai pas oublié. Vos propos résonnent
dans ma tête et je ne peux les oublier. Si votre cur a
gardé mon souvenir, revenez. Je suis à la Cour
de Champagne. Revenez vite et je serai à vous devant Dieu
et pour toujours. Margot de Courcy |
Geoffroy ne pouvait y croire. Dieu ne l'avait pas oublié.
Bientôt, il pourrait épouser celle qu'il aimait.
Il fit repartir le pauvre messager sans même lui offrir
quelques vivres. Sa lettre ne pouvait attendre..
Belle Dame, Je ne peux revenir à Reims car je dois me rendre a Cologne. Je ne vous ai pas oublié car seul votre souvenir me fait vivre . Venez me rejoindre à Cologne où nous pourrons nous marier. Je vous aime et garderai votre lettre près de mon coeur.
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Il ne dormit pas cette nuit-là. Il pensait à Margot et à leur vie future. Il imaginait leur château près de la cour de Champagne où leurs fils grandirait fier et courageux. Le lendemain Geoffroy se leva de bonne heure. Il alla voir le moine pour lui apprendre à se défendre.
Le lendemain matin, Geoffroy décida qu'il était
temps pour lui de repartir. Augustin avait fait beaucoup de progrès.
Il pouvait maintenant reprendre sa route. Il s'avança vers
le vieil homme.
« Je ne peux pas rester plus longtemps. Comme tu m'as appris
à mieux lire, je vais t'offrir cette arbalète. Tu
sais bien t'en servir.
- Merci. Mais où allez- vous ?
- Je dois me rendre à Saint Jacques de Compostelle pour
prier.
- Ah ! Alors je vous laisse partir. Dieu ne peut attendre. Merci
pour cette arme. Tu es bon et courageux, jeune Chevalier. Que
Dieu soit avec toi tout au long de ton voyage.
- Merci Frère Augustin ! Qu'il te protège aussi
!
Son cheval l'attendait. Dieu et l'amour qu'il portait pour Margot
lui donnaient des ailes.
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