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Charles travaillait, torse nu recouvert d'un tablier en cuir,
exposé au soleil brûlant et éclatant de l'après-midi,
dans une petite ville appelée Nice, à côté
de Grasse. C'était une ville calme où il ne se passait
pas grand chose d'important. Mais pourtant, il y avait trois jours
maintenant, qu'il y avait eu un meurtre dans une maison du quartier
voisin de celui d'Arthur et de Charles. Ces derniers logeaient
dans la même maison. Charles soupçonnait un ami qu'il
connaissait vaguement, mais n'en n'était pas certain.
Charles était un jeune homme de 17 ans . Il était
blond aux yeux verts. Il était un artisan. Mentalement
on aurait pu le confondre avec un chevalier : il était
beau et avait de bonnes manières. Il montrait de l'humilité
envers les dames, était fidèle, aventurier et courageux.
Mais il avait quelques défauts: il était enfantin,
car il boudait souvent, et il était très jaloux.
Son frère aîné, Arthur, arriva au coin de
la rue où il travaillait le fer et l'appela en lui criant:
-"Charles Nonancourt, venez ici !"
Charles lâcha alors ses affaires qui tenaient ses mains
occupées et courut jusqu'à son grand frère
qui l'attendait impatiemment.
Arthur était un jeune homme, lui aussi, qui était
plus grand que Charles et qui avait des cheveux de la même
couleur que ses yeux châtains. Il était l'aîné
d'une famille de deux enfants et avait trois ans de plus que Charles.
Ses épaules larges et robustes cachaient une personnalité
musclée et une bonne santé.
Charles accourut et reprit son souffle en s'essuyant son front
en sueur par la chaleur, puis écouta son frère:
- Tu sais que notre mère est mourante d'une maladie inconnue.
Et bien, elle veut que toi, le moins rêveur de ses fils
qui remplirait une mission avec détermination, tu ailles
en pèlerinage jusqu'à Saint Jacques de Compostelle
pour demander un miracle à Dieu pour la guérison
de notre mère.
- Saint Jacques de Compostelle, ça a l'air bien loin.
- Ça l'est, petit frère. C'est en Espagne, sur la
côte Nord-Ouest.
- Mais, toi qui es informé, pourquoi n'y vas-tu pas ? dit
Charles effrayé à l'idée de ce voyage long
et solitaire.
- "Parce que Mère a besoin de quelqu'un d'assez fort
pour s'occuper des bêtes et des pâturages, pour garder
la maison pendant que Père n'est pas là et de quelqu'un
pour s'occuper d'elle.
- Mais
- C'est décidé! Tu partiras demain matin" ,
dit Arthur en lui coupant la parole d'impatience.
Leur conversation dut s'arrêter là, car il se retrouvait
tout seul à méditer sur cette vie future qui l'attendait.
Il ne voulait pas partir de cette ville merveilleusement ensoleillée.
En marchant jusque chez sa mère, il continua à réfléchir
sur ce sujet. Combien de temps ce voyage à pied allait-il
lui prendre ? Est-ce que sa mère allait mourir pendant
son absence ? Pourquoi lui, qui était le plus jeune. Pourquoi
maintenant, car cela faisait déjà deux semaines
qu'elle était malade. Des questions se bousculaient dans
sa tète au fur et à mesure.
En arrivant chez sa mère, il lui demanda :
- Qu'en penses-tu ?"
Elle ne lui répondit pas. Par contre, elle pointa en direction
d'un morceau de tissu. Il était jaunâtre et sale.
Charles le souleva et vit un sac en cuir et une lettre. C'était
un grand sac un peu usé. Charles prit le mot et lu :
"Cher fils,
Je t'offre ce sac pour le long voyage dont ta mère et moi
avons parlé et prévu pour toi avant mon départ.
Ce sac en cuir est assez neuf, mon père me l'avait donné
quand j'étais jeune mais je ne l'ai jamais vraiment utilisé.
Je te l'offre en espérant que tu l'apprécieras et
l'utiliseras intelligemment.
Ta mère et ton père.
Cette lettre le toucha beaucoup, il la cacha. Il s'essuya ses
yeux et se retourna vers sa mère. Il la vit en train de
regarder par la fenêtre, elle soupira. Ceci le convaincut
d'aller jusqu'à Saint Jacques de Compostelle pour la guérir.
Il prit le sac et alla dans sa chambre. Il le remplit et alla
se coucher.
Le lendemain, il alla dans la cuisine faire le petit déjeuner
de sa mère, lui amena et fit le sien. Il prit de la nourriture,
de l'argent et son sac. En partant, il était confus et
pleins d'idées qui se bousculaient entre elles.
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