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narratif

 Chapitre 7

 Page de titre de ce roman

Il fit un petit arrêt dans un village pour la nuit, car la route le lendemain allait être longue. Les Pyrénées étaient déjà en vue, la route se terminait ! Il se coucha dans une auberge très particulière. Elle avait un bâtiment principal où il y avait une cuisine et une salle à manger. De ce bâtiment, partaient quatre couloirs qui chacun menait à un dortoir pour vingt personnes au moins ! Charles se retrouva dans un dortoir avec une famille d'italiens. Ils se rendaient eux aussi à Saint Jacques de Compostelle. Cette joyeuse famille se composait de treize personnes : Frederico et Anita ( les parents) et leurs quatre enfants : Diana, Mickele, Pederico et Bella. Peredico et Mickele étaient mariés à Maria et Clara et ensemble, Peredico et Maria avaient eu deux enfants et Mickele et Clara en avaient eu trois.
Lorsque Charles entra dans le dortoir, Frederico jouait un air vif sur une petite guitare et Diana dansait. Il n'avait pas vu Bella jusque-là. Il passait son sac sur sa couche et se massait les pieds lorsqu'une jeune femme entra en courant dans la salle. Elle se redressa et il la vit alors resplendissante de beauté. Elle était grande et mince. Elle portait une longue jupe de lin bordeaux et une blouse de coton blanc. Elle avait des longues mains et au-dessus, elle portait une multitude de petits bracelets. Son visage était fin, elle avait des yeux verts profonds et des lèvres de rosée. Ses joues étaient roses et de longs cheveux blonds lui caressaient son doux visage. Il resta ébahi par sa beauté mais fut interrompu par Frederico qui criait :
- Bella, mais enfin où étais-tu ? »
Alors Bella lui répondit tout en arrangeant sa jupe :
- « Je trayais les chèvres mais Mia s'est échappée et j'ai du lui courir après.
- Regarde, ce jeune homme va faire la route avec nous, n'est-ce pas, monsieur ?
- Euh Oui, si vous voulez » répondit Charles surpris. Bella le dévisagea lentement et ajouta avec un e leegère moue de dégoût dans sa voix sifflante :
- « Ah vraiment. »
Alors elle sauta sur le lit à côté de celui de Charles. Lorsque toute sa famille fut sortie, elle tourna la tête et dévisagea Charles à nouveau.
- « Tu t'appelles comment ? lui demande-t-elle enfin.
- Charles Nonancourt, je suis parti en pèlerinage pour demander à Dieu qu'il fasse un miracle pour sauver ma mère
- Ah, vraiment ? dit-elle d'un soupir moqueur.
- Oui. Et toi ?
- C'est une tradition, ma famille et moi y allons tous les cinq ans. »
Bella se retourna et le reste de la famille rentra dans la salle et s'endormit. Charles ne put dormir cette nuit-là, il pensait à Bella, cet éternel flot de beauté, un puit d'intrigue et de surprise, et avec laquelle il serait tout au long du voyage.
Le lendemain, l'air était sec et le soleil brûlant.
- Oh mon Dieu, et dire qu'il faut traverser les Pyrénées par ce temps ! soupira Anita désespérée.
- Mère, ça va dit Mickele en la soutenant, nous nous arrêterons souvent si cela devient insupportable mais nous le ferons
- Ouais ben, si vous demandez mon avis, je crois que l'on va rôtir comme des saucisses d'Oncle Luis ! critiqua Bella en fixant la chaîne de montagnes.
« Bella ! », siffla sa sur entre ses dents.
Ils commencèrent à marcher.
-« Si nous marchons vite, dit Frederico la pipe à la main, pensif, nous serons de l'autre côtés en deux jours ! »
Il semblait que toute la troupe soupirait. Charles trébucha sur un caillou et s'écorcha le genou. Il s'étala par terre et soupira:
" Je n'en peux plus. Vous allez beaucoup trop vite !!" Bella s'arrêta et cria aux autres ironiquement :
" Continuez la route, le blessé et moi, on vous rejoint!"
Elle s'agenouilla devant lui et lui dit :
"T'es vraiment bébé, hein, tu sais?" Elle le fusillait du regard tout en le soignant.
"Si toi, qui es jeune, tu réagis comme ça, tu va rendre mon père et ma mère soucieux, si tu veux vraiment y arriver, tu dois y mettre tout ton cur et ton esprit, ignorer tes plaies et espérer, toujours espérer."
- Merci. Tu parles comme un philosophe, tu sais !, dit Charles soudain impressionné par cette femme.
- Oui, c'est courant dans la famille, c'est notre mentalité".
- "Peut être, pensa Charles, mais toi, tu séduis et intimide tout en parlant"

Le soir venu les paroles de Bella en tête, Charles et la famille arrivèrent sur la crête des Pyrénées et purent apercevoir le soleil se couchant sur l'Espagne.
"Que c'est beau!" siffla Charles.
-Eh oui! C'est ça la beauté de la nature?" dit Mikele autant impressionné que Charles.
"Montons le camp ici," dit la voix épuisée d' Anita.
En effet, les ânes de la famille tiraient toujours bravement leur carriole.
"Les enfants, Anita et Frederico dormiront dans la carriole, nous, on dormira sous les pins." Charles allait protester mais Bella, ayant lu dans ses pensés le poignarda du regard.
"Elle est belle, pensa-t-il, mais dure comme un diamant, coupeé et aiguiseé, mais belle, une éternelle source de beauté et de lumière."
L'aube apporta de la fraîcheur, tel un baiser de neige. Anita déjà debout faisait chauffer du lait de chèvre pour l'épaissir et y ajouta des grains d'avoines afin d'obtenir de la bouilli. Le déjeuner passé, tous reprirent la marche, mais cette fois-ci avec beaucoup plus d'entrain comme si la nuit leur avait soufflé de la vie plein les poumons. Même les petits voulaient descendre pour courir. Alors, Charles Bella et les enfants commencèrent une petite partie de "chasse aux lapins" et disaient que le terrier, c'était l'Espagne! Les vieux riaient, les couples se tenaient par la taille, la joie réjouie. Ils allaient tellement vite qu'à trois heures du soir, ils étaient à Puenta la Reina.
Une foule de pèlerins joyeux se mêlaient à eux. Anita s'assit sur le flan en riant de joie, Frederico sortit sa guitare, Mickele emmena Clara dans une danse vive et tous applaudirent au rythme de la danse.
Peu après, Charles, couché sur l'herbe, sentit deux mains douces se glisser dans les siennes, il leva la tête et aperçut le beau sourire de Bella et il entendit à peine sa voix de flute murmurer :
- Danse avec moi ! »
Alors il partirent danser sur le flanc de la montagne. Mais, la joie était passée. Pederico arrêta la musique et leur dit gravement :
-« Ecoutez, nous avons toujours de la route à faire et la mère de Charles meurt peut-être en ce moment-même, ne perdons pas espoir, il faut continuer »
A ces derniers mots la voix de Bella se fit entendre et une lame tranchante vint déchirer les entrailles de Charles. Et sa mère ? Il l'avait oubliée. Etait-il si égoïste de ne plus penser qu'à son jeune amour ?
Il retint quelques larmes qui se formaient et marcha rapidement. Il sentit alors le bras de Bella le retenir et sa voix chanter :
« Avancez, nous vous rejoindrons. »
« Le blessé et moi », pensa alors Charles et cela lui fit revenir encore une fois des larmes aux yeux. Bella l'assit et lui dit :
« C'est de ma faute, je voulais te séduire et jouer avec toi, c'est moi qui t'ai empêché de penser à ta mère »
Puis elle le regarda dans les yeux avec une vague de tristesse opaque qui empêchait Charles de lire ses pensées. Elle le regarda et le silence se fit, le visage de Bella s'approcha de celui de Charles. Son cur commençait à battre, il se sentait devenir rouge. Bella fermait les yeux, son visage s'approchait toujours et soudain, Charles n'entendit que son cur battre puis le silence complet. Ça y est, il était mort, pensa t-il, mais soudain s'aperçut qu'il avait reçu son premier baiser d'une femme. Le visage de Bella s'éloignait et les lèvres de Charles brûlaient. Bella le prit par la main et ils rejoignirent tout deux la famille sans plus rien se dire.
« Plus qu'un jour de marche au maximum, annonça Mickele joyeux, nous marchons très rapidement ! »
La joie les poussait à marcher. Bella les poussait à marcher. Charles en était sûr. Anita et Clara cueillaient des baies lorsque Clara hurla de douleur et s'écroula, Anita aperçut alors le monstre qui avait causé ça : une vicieuse vipère. Mickele et ses trois enfants volèrent au secours de leur mère, suivit de près par le reste de la famille et de Charles. Clara tremblait et Mickele, Pederico et leur père la portèrent à la carriole. Maria retenait les enfants en pleurs, Bella et Anita fouillaient dans de grands sacs pour un remède pour calmer la douleur de Clara et pour essayer d'empêcher le poison de parcourir le corps faible de Clara seul Charles contemplait ce désastre, les larmes aux yeux, le cur battant. Une fois Clara légèrement soignée, dans la carriole Mickele à ses côtés, ils reprirent la route sachant que la vie de Clara dépendait uniquement de leur vitesse et de leur courage. Mais, peu de temps après, un vieil homme mourant couché dans le talus leur demanda de l'aide. Bella courut au devant d'eux, s'agenouilla près de lui et lui fit boire de l'eau. Elle cria :
« Pederico, vient m'aider à porter cet homme dans la carriole ».
Aussitôt, Charles cria époustouflé :
-Mais nous perdons du temps ! Clara est mourante !
-Mieux vaut sauver deux vies qu'une ! » lui reprocha Bella comme une vipère.
Une fois le vieillard dans la carriole, Frederico cria :
« Mickele monte avec moi ! Nous allons prendre le devant, rejoignez-nous à l'auberge Du Pèlerin Joyeux ou chez le guérisseur ! » et il partit en fouettant les ânes.
Il était tard. Maria, Pederico, Bella et Charles portaient quatre des petits qui s'étaient endormis. Il aperçurent alors, la lueur de St. Jaques de Compostelle, ils étaient arrivés ! Ils s'endormirent, épuisés à l'auberge « Du Pèlerin Joyeux » après être passé voir Clara qui était recevait des soins.
À l'aube, Charles se rendit avec Bella à la cathédrale où ils furent émerveillés par la beauté et la complexité de sa façade et par la puissance de ses cloches au-dessus d'eux. Ils entrèrent et écoutèrent une longue messe après laquelle Charles demanda à Dieu qu'il fasse un miracle pour sauver sa mère mourante. Il pria avec une foi si ardente qu'il était sûr que Dieu l'avaii entendu. Il déposa alors un bijou d'or, que son père avait fait, sur un autel et s'agenouilla une fois de plus pour demander à Dieu de sauver Clara, protéger Bella et pour le remercier de lui avoir permis de faire un si bon voyage. Il sortit et la lumière du jour l'éblouit. Il rejoignit Bella en souriant. Il se sentait aussi léger qu'une plume.
Plusieurs jours passèrent en prières et en festivités et, un soir, Clara rentra en souriant, accompagnée de Mickele. Charles annonça alors à la famille qu'il partait le lendemain. Puis Bella l'emmena près de la mer. Ils s'assirent sur une falaise et Charles prit les mains de Bella dans les siennes et lui dit d'une voix larmoyante :
« Merci, Bella, merci, tu ne peux savoir la joie que tu m'as donnée, la vie que tu m'as transmise. Aime-moi Bella, pardonne-moi ! dit Charles en pleurant doucement.
Bella prit alors le visage de Charles dans ses mains, le souleva et le contempla longuement, puis elle murmura enfin :
« Mais je t'aime déjà Charles ».
Soudain, un vent venu de la mer arracha le châle de Bella et Charles courut après. Une fois revenu sur ses pas, Bella avait disparu la brume avait emporté son doux corps de nymphe. Son châle lui glissa des mains tel de l'eau. Elle aussi, se disait-il, elle est fille d'eau, c'était cela son mystère. Tout était calme, la famille aussi avait disparu, tel un rêve transformé enfin en une triste réalité. Il garda le châle près de lui et de celui-ci tomba une bague d'or ornée d'un diamant étincelant.
« Bella, pensa-t-il, je reviendrais te chercher, jusqu' ici s'il le faut, des voyages éternels jusqu'à la fin des temps en quête de toi, fille d'eau et de vent, puit de joie et d'espoir, je reviendrai car je t'aime, Bella ».

 Chapitre1

 Chapitre  2

  Chapitre 3

  Chapitre 4

  Chapitre 5

  Chapitre 6

  

  Chapitre 7