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 Chapitre 10

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Après bien des heures de marche, la troupe de voyageurs trouva enfin une ville dans laquelle se reposer.
La ville se nommait Sahagun. Puisque les voyageurs étaient arrivés dans l'après-midi, ils purent visiter quelque peu la ville. Celle-ci était ancienne. On le voyait aux murs sales et abîmés. Les rues étaient toutes étroites et courtes, laissant passer peu de personnes à la fois. En effet, les gens se bousculaient pour passer dans les rues et plusieurs fois, Marie, Charlotte et Jacques se perdirent de vue. Comme les rues n'étaient pas longues, ils finissaient par se retrouver mais l'agitation de la ville les incita à aller se réfugier dans une auberge.
La joie de Marie, de Jacques et de sa mère fut grande quand ils entendirent un homme dire que Saint Jacques de Compostelle n'était plus qu'à trois ou quatre jours de marche. Avant de partir, les pèlerins demandèrent au maître de la maison si il restait une chambre dans laquelle ils pouvaient dormir. Malheureusement, aucune n'était libre.
Après que les pèlerins eurent cherché pendant plusieurs heures une auberge dans laquelle dormir, Jacques leur dit :
" Je ne vois pas d'autre solution que de dormir dans la rue
- En effet, répondit Charlotte.
- Attendez! s'écria Marie. Dans le couvent où j'étais, les surs parlaient souvent du monastère clunisien qui hébergeait souvent les pèlerins car Saint Jacques de Compostelle n'était pas loin."
Heureux d'apprendre de si bonnes nouvelles, les étrangers commencèrent à chercher des renseignements sur le lieu de ce monastère. C'est d'un ivrogne titubant dans la rue qu'ils purent apprendre où était l'endroit recherché. Ils durent verser bien des seaux d'eau sur la tête pour que l'homme reprennent ses esprits et leur indique le chemin à prendre pour rejoindre le monastère.
Quand ils arrivèrent, quelle ne fut pas leur surprise de voir un endroit désert. Ils décidèrent tout de même de rester dans l'enceinte pour la nuit, sans rentrer à l'intérieur, car Marie leur avait expliqué que ce n'était pas permis. En effet, les moines appartenant à l'ordre clunisien ne rentraient jamais en relation avec les hommes de tous les jours; ils les laissaient seulement rester pour la nuit ou se nourrir.
Le lendemain matin, quand les pèlerins se réveillèrent, ils furent entourés par des hommes habillés de noir et de blanc.
Parce que la nuit précédente, avait été noire, les voyageurs n'avaient pas pu admirer le bâtiment. En effet, le monastère était magnifique. Tout autour d'eux, on trouvait des murs d'épaisses briques grises. A leur gauche, on trouvait une chapelle magnifique ornée d'une croix gigantesque sur le toit. Les murs de la chapelle étaient ronds et solides. Le toit était fait de bois brun décoloré par la pluie. A leur droite, on trouvait un long bâtiment percé de fenêtres à barreaux. A travers les fenêtres, on apercevait des lits de bois et de paille. Devant eux, trois immenses portes étaient ouvertes donnant accès à de grands greniers vides.
" Que faites-vous ici? " dit alors une voix grave venant de derrière eux.
Ils se retournèrent pour faire face à un homme grand, aux larges épaules, semblant fort et robuste. Il portait lui aussi la robe de moine que les autres portaient.
" Alors, que faites vous ici? répéta-t-il
- Nous ne savions où loger la nuit dernière et on nous a indiqué ce monastère, nous sommes venus, nous n'avons vu personne mais nous étions fatigués donc nous nous sommes couchés ici, sans rentrer, car nous savions que cela nous était interdit, répondit Jacques presque tremblant.
- Etiez-vous là , la nuit d'avant?
- Non, nous étions en route pour Sahagun, continua t-il".
D'un air douteux, le moine les aida à se relever. Puis son visage s'éclaircit et il dit:
" Excusez-moi pour cette interrogation peu polie mais malheureusement, notre monastère a été pillé il y a deux jours et nous nous sommes tous cachés dans les caves et nous ne sommes ressortis que ce matin. Comme vous pouvez le comprendre, nous vous avons soupçonnés mais veuillez nous en excuser car c'était une erreur, nous en sommes maintenant persuadés".
Rassurés, les voyageurs racontèrent alors aux moines leur périlleux voyage à Saint Jacques de Compostelle.
A leur tour les moines leur racontèrent leur aventure en compagnie de ces voleurs de grands chemins. Ils leur montrèrent alors leurs greniers à blé, vides, ayant été pillés deux jours auparavant.
Désolés pour ces moines sans argent ni nourriture, les pèlerins décidèrent de partager leurs restes de provisions. Les moines, comblés de la gentillesse des pèlerins, les remercièrent mille fois. Après ce déjeuner amical, Marie, Charlotte et Jacques décidèrent de continuer leur route. Après de nombreux adieux et mercis, les voyageurs partirent laissant les moines, ruinés, mais convaincus d'avoir fait bon acte envers Dieu.

 

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