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 Chapitre 2

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Le soleil brûlait leurs épaules et des gouttes de sueur coulaient sur leur front. Les pieds de Charlotte, rouges de sang des ampoules éclatées , lui faisaient mal, mais elle continuait à se traîner, un pied devant l'autre, un pas après l'autre. Elle continuait tandis que ses mains, brûlées par une irritation, et ses lèvres gercées lui semblaient être percées d'échardes.
Ils s'arrêtèrent alors sur le bord de la route près d'une rivière.
« Encore deux jours de marche, dit Jacques, et nous arriveront à Arles ».
Ils allaient enfin gagner un peu de repos et peut-être aussi un bon repas. Ils n'attendaient que ca.
Cette nouvelle lui redonna de l'entrain, et Charlotte se retint de courir à chaque pas.
Ils arrivèrent enfin à Arles. Durant toute une journée, ils pourraient se reposer et se consacrer principalement à Dieu. En effet, à Arles, on trouvait une magnifique église. Cette église avait un type roman.
Charlotte, émerveillée, admira alors l'église, qu'elle avait attendue depuis une longue semaine. Ses yeux étaient plein d'admiration pour ce beau monument. Les voûtes du bâtiment étaient larges et hautes. L'ensemble était d'un brun gris foncé. Quand elle entra dans l'église, elle vit que les vitraux étaient d'une largeur colossale. Tous les chapiteaux de pierre, sculptés soigneusement et avec délicatesse, montraient la triste mais merveilleuse histoire du Christ. De belles peintures couvraient le fond rond et courbé, montrant les activités d'une vie comme, Charlotte pensa, la sienne. Des chaises en bois étaient placées, en rangs soignés, devant l'autel.
Elle s'assit alors sur une de ces nombreuses chaises et commença à prier. Elle pria pour le bonheur et la santé de son fils, elle pria pour leur arrivée à Saint-Jacques de Compostelle, elle pria pour les amies qu'elle avait laissées derrière elle, à la ferme, et qui avaient proposé d'aider la tante Sophie. Mais elle pria surtout pour son mari, perdu dans la mer ou dans une forêt lointaine ou encore des lieux auxquels Charlotte ne voulait pas songer.
Son fils et elle allèrent ensuite à une taverne ou ils se régalèrent d'un dîner de roi. Ils mangèrent de la soupe avec du buf, du pain frais et eurent même du vin rouge. Comme elle et Jacques ne pouvaient dévorer tout ce qu'ils avaient acheté, Charlotte mit le pain et les restes du buf dans son sac.
En sortant dans la rue, elle vit des rayons de soleil chaud rebondir sur un vieil homme. On aurait dit qu'il allait mourir de faim et Charlotte, voulant absolument l'aider, lui tendit les restes de son déjeuner.
« Merci » était tout ce qu'il put dire car son corps tomba lentement à terre, ses yeux se fermèrent et sa main lâcha le précieux cadeau. Affolée, Charlotte, courut dans l'église d'où elle ramena un prêtre. Le clerc était beau, pas beau physiquement, mais il avait un beau cur ; sans attendre, il porta le corps du malheureux dans l'église, malgré ses pauvres épaules sans force. Il monta trois séries d'escaliers. Charlotte le suivait toujours. Ils étaient arrivés dans une pièce aux murs beiges, chargés de croix religieuses et de pages, écrites à la main, apparemment recopiées de la Bible.
Le prêtre posa le corps inanimé sur un lit et l'ausculta attentivement. Après quelques minutes il se leva, sortit de la pièce et revint quelques minutes plus tard, chargé d'une bassine d'eau fumante et d'une serviette blanche. Il commença à éponger le front du malade et dit à Charlotte :
« Mon enfant, réalises-tu que tu viens de sauver la vie d'un homme ? »
Charlotte, heureuse de savoir que l'homme se portait bien, tendit le pain au prêtre et lui dit :
« Mon père, veuillez donner ce bout de pain à cet homme quand il se réveillera, s'il vous plaît
- Je n'y manquerai pas mon enfant Va en paix, maintenant.
- Merci. »
Charlotte redescendit alors les escaliers et retrouva son fils toujours en train de prier dans l'église.
Charlotte et Jacques continuèrent alors leur chemin, se dirigeant vers Montpellier, où il trouverait abris dans une université populaire : l'université de médecine.

 

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