Retour à la page de présentation du projet narratif.

 Chapitre 5

 Retour à la page de présentation de ce roman.


« Même si Sienne est une ville animée aucun cheval n'avait pu m'être prêté. Malheureusement, les routes étaient trop dangereuses pour qu'une femme comme moi parte toute seule. Je payai donc un guide qui m'accompagna pendant tout mon voyage ».
Elle montra alors, près d'une des nombreuses colonnes de marbre soutenant le toit, un homme. Il semblait très vieux car de nombreuses rides se formaient sous ses yeux et aux coins de sa bouche. Il était vêtu de brun et de beige, portant une grande tunique déchirée. Sans que Charlotte et Jacques ne s'en soient rendus compte, il les avait suivis et observés depuis le début de leur conversation.
« Il se nommait Henri, continua-t-elle. Il me dit :
« Si cela ne vous dérange pas, je vous accompagnerai à Saint Jacques de Compostelle, ce qui me permettra de renvoyer ce guide ».
Charlotte et Jacques hochèrent la tête.
« Je disais donc Ah oui ! Je dus donc marcher jusqu'ici. Mon voyage fut long et pénible. J'en garde d'ailleurs toujours les nombreuses blessures et ampoules sur mes pieds qui sont dues au frottement de mes sabots ».
Elle leur montra alors ses pieds. Ils étaient en effet écorchés et rouges de sang. Des bandages leur avaient apparemment été appliqués.
« Avant de partir, j'avais pris quelques provisions en plus de celles qu'on m'avait données. Malheureusement, j'arrivai à bout de celles-ci et je dus m'arrêter dans une ville grandiose: Florence.
Je me baladai dans les rues de cette ville magnifique. Ces rues étaient larges et longues, pavées de pierres plates. Les bâtiments, collés les uns aux autres étaient de couleurs pastels qui donnaient un ensemble féerique. Des géraniums rose fuschia étaient accrochés sur les balcons et donnaient des taches de couleurs vives à ces rues. Celles-ci étaient pleines de gens qui marchaient dans toutes les directions.
Après m'être faite bousculer deux ou trois fois, je perdis l'équilibre et tombai sur un jeune homme qui m'aida à me relever. Après quelques instants de silence, un cri de joie sortit de nos bouches. En effet, je reconnaissais cet homme.
Sa peau était blanche. Ses yeux magnifiques étaient d'un bleu mer profond et fascinants. Il était vêtu de noir et blanc, comme moi-même. Je le connaissais en effet du couvent.
Il se nommait Grégoire et était un prélat envoyé par le Pape. Chaque année, il venait vérifier que tout dans le couvent était en règle. Parce qu'il connaissait mes parents avant qu'ils n'aient leurs problèmes d'argent, il restait en contact avec moi et chaque année, nous parlions ensemble Ce qui m'avait surpris était que l'année de mon départ, il n'était pas venu, contrairement à son habitude.
Je lui demandai pourquoi et il m'expliqua qu'il était devenu professeur à l'université de Sienne. Il poursuivit son explication : son enseignement avait été tellement apprécié que tout le monde voulait voir ce génie de l'instruction et que la cour de Florence avait demandé à le rencontrer.
C'etait donc la raison de sa présence. Heureux de s'être rencontrés ainsi, nous allâmes manger ensemble. Pendant ce déjeuner de fête, nous discutâmes et notre envie de se parler plus longtemps l'entraîna à m'inviter à l'accompagner à la cour en tant qu'assistante. Comblée d'honneur, j'acceptai sans hésiter et nous partîmes en direction de la cour !
Après environ vingt minutes de marche, nous arrivâmes. C'était magnifique ! Des ducs, des barons des milliers de personnes richissimes étaient là ! Après des heures de conversation avec toutes ces personnes, le seigneur fit le silence et demanda à Grégoire et moi-même de nous avancer. Nous le fîmes et le seigneur commença un long discours racontant toute l'histoire de Grégoire. Après cela, il nous pria de nous asseoir. Il claqua alors dans ses mains et un jeune homme, brun, se présenta devant nous. Le seigneur lui fit signe et le jeune garçon s'approcha. Après quelques mots discrets à l'oreille, il repartit en courant. Quelques instants plus tard, il revint, deux verres et une carafe à la main. Il les passa à son seigneur qui en donna un à Grégoire. Après avoir servi le vin, le garçon courut et revint ensuite avec une bourse en daim marron. Il la tendit à son maître et repartit. Le seigneur se leva alors, tendit courtoisement la main à sa femme, pour l'aider à se lever puis, solennellement prononça quelques paroles en latin et remit la bourse à Grégoire. Effarée, je vis Grégoire remercier galamment le seigneur. On aurait dit qu'il était aussi courtois que tous ces barons et ducs et qu'il n'était plus le jeune paysan que j'avais toujours connu. Après bien des remerciements et des morceaux de musique, Grégoire et moi décidâmes de quitter ces lieux. Grégoire alla remercier courtoisement le seigneur et ses invités puis me tira par le bras et nous sortîmes. J'étais émerveillée !
Après un bon repas et une nuit de sommeil, je repartis. J'embrassais Grégoire qui, toujours galamment, m'avait offert trois pièces de sa bourse et m'avait aussi, bien sur, invitée à ces festivités courtoises. Après de longs adieux, je partis ».

 Chapitre 1

 Chapitre 2

 Chapitre 3

 Chapitre 4

 Chapitre 5

 Chapitre 6

 Chapitre 7

 Chapitre 8

 Chapitre 9

 Chapitre 10

 Chapitre 11

 Chapitre 12