|
|
|
« Je m'appelle Marie Gonzague. Je suis née il
y a vingt-deux ans. Mes parents étaient paysans à
Sienne et mon frère, Pierre, allait à l'université.
J'avais aussi une sur de vingt-cinq ans, qui travaillait avec
mes parents dans les champs. Tout allait bien, jusqu'au jour où
ma sur s'est mariée. Mes parents étaient pauvres
et ils ont dépensé toutes leurs économies
pour la dot de mariage de Catherine, ma sur aînée.
Ruinés, mes parents ont envoyé Pierre et moi, le
cadet et la pucelle, dans des couvents, dans lesquels nous avons
vécus le reste de nos vies. Je n'ai jamais revu ni mes
parents, ni Pierre. »
Son visage s'était crispé de douleur pendant son
récit et on distinguait de grosses larmes aux coins de
ses yeux.
« J'ai beaucoup appris là-bas et les personnes que
j'ai connues resteront toujours dans mon cur. »
Une larme coula alors sur sa joue rose pâle. Même
si Charlotte et Jacques voulaient en savoir plus sur la raison
de son départ en pèlerinage, ils ne dirent rien
car son cur semblait tellement fragile qu'une seule parole aurait
pu lui faire du mal. Tout en parlant, Marie s'etait dirigée
vers la fontaine extérieure dans laquelle elle s'etait
nettoyée le visage. Ayant repris ses esprits, elle commença
à leur raconter les différentes étapes par
lesquelles elle était passée.
« Avant de partir, j'avais décidé de prier
pour que Dieu m'aide durant mon voyage. Je me suis donc rendue
dans la cathédrale de Sienne. Tout en rentrant, une lumière
bleue attira mon regard. C'était la lumière du soleil
qui traversaient un des nombreux vitraux colorés et qui
venait se poser dans l'allée centrale et donnait un ensemble
de couleurs magnifiques. Je pris alors place sur l'une des chaises
en bois brun et j'admirai les colonnes, les vitraux, les sculptures
ou encore les voûtes sur croisée d'ogive. Tout en
priant, j'examinai le sol de l 'allée centrale, pavé
de marbre blanc cassé. En me relevant, j'aperçus
deux ou trois personnes, assises sur des chaises, qui priaient
aussi.
Je sortis alors de la cathédrale et je l'admirai encore
une fois avant de partir. Les sculptures placées sur la
façade, à gauche, représentaient des anges
magnifiques. Mon regard fut pourtant attiré sur la droite
de la façade car une ombre venait de se faufiler. Je regardait
encore une fois, après avoir tourné la tête,
et je ne vis rien. Je m'éloignait alors quand un évêque,
affolé, sortit du monument en criant :
« Au voleur ! Au voleur ! On a volé la statuette
de la Sainte Marie ! »
Sans hésiter, je criai à mon tour :
« Sur le toit ! Je l'ai vu sur le toit ! »
Alertée par nos cris, la sentinelle accourut. Je leur répétait
mes derniers mots et ils se lancèrent à la poursuite
du bandit. Peu après, nous les vîmes redescendre
du toit, un paquet en main et un homme sur les épaules.
La statue fut rendue à la cathédrale, la sentinelle
partit et je fis de même. Avant mon départ, l'évêque
m'offrit trois repas complets pour me remercier de mon acte envers
la cathédrale,. Je commençai alors un long chemin
et ma première étape allait être la plus dangereuse
! Hahahaha ! ».
A ces mots, Marie commença à préparer ses
affaires.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|