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Marie, Jacques, et Charlotte continuèrent à marcher
mais cette fois-ci sans leurs amis. Ils marchèrent longtemps
et leurs corps étaient endoloris comme jamais auparavant.
Cela faisaient deux mois qu'ils marchaient ensemble et tous les
trois se sentaient comme si ils allaient s'évanouir. Malgré
leurs chaussons, leurs pieds brûlaient sur le sol chaud.
Leurs épaules étaient brûlées par le
soleil, leurs mains avaient des ampoules crevées, leurs
lèvres etait gercées, et leurs jambes n'en pouvaient
plus.
Charlotte tomba alors à terre et commença à
crier :
« Je suis trop fatiguée ! Je n'en peux plus ! J'ai
chaud et j'ai soif et je veux voir mon mari ! Je ne sais même
plus quelle est la raison pour laquelle je marche pendant de si
longues heures jours après jours. Je n'en peux plus ! Ce
voyage ne vaut pas la peine ! Nous marchons depuis des mois et
nous voyons non seulement que nous n'allons jamais y arriver,
mais quand on y arrivant. mon mari ne retournera pas ! Il est
mort ! Mort, je vous dis ! Ce voyage est fou ! Si Dieu était
vraiment entrain de nous écouter, nous l'entendrions ;
il nous dirait le chemin à prendre pour arriver au bonheur
et à la joie. Dieu est inutile, il ne sert à rien
et n'aide personne ! Je n'en peux plus!
-Attends, attends. Ça va aller. Tu vas t'en sortir. Vraiment,
ça va aller. Tu verras. Attends, attends. »
Marie embrassa sa copine et la berça doucement. Des larmes
coulaient sur la figure de Charlotte, et elle reniflait de temps
à autre. Les deux copines restèrent assises ensemble
sur le chemin pendant environ vingt minutes jusqu'à ce
que Jacques, un peu étourdi, leur conseilla de reprendre
la route.
Ils marchèrent alors lentement pendant cinq jours s'arrêtant
seulement pendant six heures chaque jour pour dormir et manger
le peu de nourriture qu'ils avaient. Au bout de ses cinq jours,
Charlotte, Marie et Jacques arrivèrent à l'église
de Sainte Christine du Somport.
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